femme avec canne tombée au sol 7 juillet 2015

Les chutes marquent la fin de l’autonomie des personnes âgées

Les chutes sont très fréquentes chez les personnes âgées et ont de graves conséquences

En France, chaque année, une personne de plus de 80 ans sur deux chute. Bien que la majorité des chutes se produisent au domicile, le phénomène est très présent dans les maisons de retraite, principalement du fait de la fragilité de la population qu’elles accueillent.

Les conséquences des chutes sont majeures tant physiquement que psychologiquement.

  • Physiquement d’abord, la chute s’accompagne souvent d’un choc.

    Celui-ci peut conduire à des hématomes ou des fractures dont celle de la hanche, entraînant une diminution de la faculté à se déplacer et donc de l’autonomie.

    On observe qu’un quart des personnes ayant subi une fracture du col du fémur décède dans l’année (voir notre article “La fracture du col du fémur : un facteur déclencheur de dépendance”).

    Le pire survient lorsque la chute est suivie d’une immobilisation au sol due à l’incapacité de la personne de se relever (voir notre article “Comment relever une personne âgée qui est tombée ?”).

    Elle souffre alors généralement des conséquences du choc puis très vite d’hypothermie et de déshydratation. Dans ce cas, la moitié des personnes qui passent plus d’une heure au sol décèdent dans les six mois.

  • Outre les conséquences physiques, les conséquences psychologiques sont très importantes.

    En effet, un choc important ou une longue attente au sol peuvent conduire à un fort traumatisme. Afin d’éviter une nouvelle chute, les chuteurs réduisent donc leurs déplacements ce qui conduit d’une part à une décroissance des capacités musculaires et donc un virement rapide vers la dépendance. D’autre part, ces personnes s’isolent et ne sortent plus de leur domicile.

Ainsi, les chutes sont un point important de basculement entre une vie active autonome et une fragilité qui conduit à la dépendance, à l’isolement ou à l’entrée en maison de retraite quand elle ne conduit pas directement à la mort.

Les causes des chutes sont connues et donc peuvent être prévenues

Il y a trois principales causes de chute des personnes âgées.

  • Le premier est biologique, c’est-à-dire qu’il est lié au vieillissement lui-même et donc quelque part inexorable.

    Au cours du vieillissement, le corps va perdre de la masse musculaire et de la souplesse nécessaires à réagir rapidement en cas de perte d’équilibre (on parle de Sarcopénie). De plus, la vue se détériore sensiblement et donc, la personne âgée ne va pas voir les obstacles.

    Enfin, la conduction nerveuse se détériore, ralentissant le transfert rapide de l’information. Au-delà de ces facteurs communs à un grand nombre de personnes âgées, des maladies telles que Parkinson, l’Arthrose ou l’Ostéoporose peuvent être des facteurs de risques supplémentaires.

  • Le second risque est comportemental.

    En effet, certaines attitudes augmentent la probabilité de chuter, c’est le cas par exemple de la prise excessive de médicaments (notamment les psychotropes et les antihypertenseurs), ou d’alcool (quelque soit l’âge d’ailleurs).

    Autre exemple, la façon de se chausser, certaines chaussures étant trop glissantes. Enfin, le manque d’activité physique dû à la peur elle-même de chuter augmente le risque.

  • Le troisième facteur de risque est environnemental.

    De nombreuses chutes ont lieu dans le domicile.

    Quatre situations sont très banales : une chambre mal éclairée, une salle de bain mouillée, un escalier, un tapis non collé.

    Mais les chutes se produisent aussi en dehors du domicile, notamment sur les trottoirs qui présentent des irrégularités ou lors de marches en pleine nature.

Ainsi, compte tenu de ces risques, il convient d’adapter son logement, d’éviter les comportements à risques en ayant une alimentation saine, des chaussures adéquates et en pratiquant de l’exercice physique. Au-delà de ces mesures préventives, des nouvelles technologies permettent aujourd’hui de détecter automatiquement les chutes même à l’extérieur du domicile afin de limiter l’attente au sol et donc la perte d’autonomie causée par la chute.

Sources : Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Global report on Falls Prevention in the Older Age ; Société de Gérontologie de l’Ouest et du Centre, La chute du sujet âgé ; Le Figaro ; INPES ; sante.gouv.fr ; has-sante.fr

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